Les luxations d’épaule
Les luxations représentent 11 % des traumatismes de l’épaule. Elles surviennent plus particulièrement dans les sports de chute (sports d’hiver, rugby, judo…).
La luxation est le plus souvent antérieure (plus de 95 % des cas) et primitive (70 % des cas). Les luxations bilatérales sont très rares.
La victime type est un adulte jeune de sexe masculin, d’un niveau confirmé.
Classiquement, les lésions sont de type :
- déchirure capsulo–ligamentaire,
- déchirure capsulaire,
- arrachement de la capsule du périoste,
- lésion de l’insertion humérale.
Mais elles peuvent également présenter :
- une fracture de la glène,
- une fracture du trochiter,
- une fracture de l’ESH,
- une rupture de la coiffe.
Diagnostic
Il s’agit de les diagnostiquer sur le terrain, le plus rapidement possible et de rechercher les complications vasculo–nerveuses. La mobilisation doit être passive douce. À l’inspection, après déshabillage, le signe de l’épaulette peut être repéré. Le patient peut être sédaté(antalgique, myorelaxant).

Bilan d’imagerie
Un bilan radiologique (face et profil de coiffe) permet de vérifier des éventuelles lésions osseuses.
Chez les patients de plus de 60 ans, il n’est pas inutile de faire une échographie pour effectuer un bilan de la coiffe des rotateurs
Réduction
Une fois le diagnostic posé, la réduction doit également être faite rapidement, quelles que soient les lésions, si possible après avoir réalisé une radiographie, en particulier si c’est une luxation primitive.
Il existe de nombreuses techniques de réduction, préférentiellement en manœuvres douces. Chaque spécialiste a ses habitudes, en particulier dans les stations de ski où ce type d’accident est fréquent. Dans 93 % des cas, la luxation est réduite sans anesthésie.
Exemples de techniques de réductioN
Traction
Rotation externe
Adduction
Rotation interne
Immobilisation
Lors d’un premier épisode, il faut immobiliser (3 à 6 semaines). L’immobilisation doit se faire généralement coude au corps et en rotation indifférente pour certains. Certains praticiens préfèrent cependant rééduquer sans immobilisation.
Stabilisation chirurgicale
Il faut noter que le pourcentage de récidives et assez important, notamment dans les sports àrisque (ski, rugby, judo… ) :
- 60 % de récidive à 10 ans si l’accident initial survient entre 12 et 22 ans,
- 30 % si entre 30 et 40 ans.
Pour les patients à risque, une stabilisation arthroscopique ou chirurgicale d’emblée peut être envisagée, avant l’immobilisation. La décision d’une chirurgie se fera de manière concertée, entre le médecin et le patient selon l’âge du patient, le contexte et le type de lésions.