Les spécificités de la prise en charge chez l’enfant et l’adolescent
Le développement des activités sportives génère des atteintes de l’appareil locomoteur souvent investiguées par l’imagerie qui précise le diagnostic et oriente le traitement. La gestion des atteintes de l’enfant et de l’adolescent doit être fondamentalement différente de celle de l’adulte pour deux raisons essentielles : d’une part, les pathologies sont différentes,mais d’autre part les techniques d’imagerie à mettre en œuvre doivent, chez l’enfant et l’adolescent, tenir compte, encore plus que chez l’adulte, de la notion d’irradiation.
Nous sommes tous, en permanence, soumis à cette irradiation qui est un phénomène naturel ; son importance est très variable en fonction des régions ce qui n’a, à notre connaissance, aucune implication sur le devenir de l’être humain. Par contre, cette irradiation est majorée dans des proportions non négligeables par certaines explorations diagnostiques, essentiellement la scintigraphie et le scanner. On sait que les organes en développement y sont plus sensibles et, pour cette raison, il est impératif d’effectuer chez les jeunes les examens les moins irradiants possibles. Il faut bien entendu connaitre les zones à éviter et utiliser des sources de rayonnements à faible diffusion car tous les examens n’ont pas la même nocivité. Ainsi, une radiographie de la cheville n’a aucune conséquence, alors qu’un scanner du bassin.
Deux techniques non-irradiantes doivent donc être privilégiées : l’échographie et l’IRM. L’échographie a comme avantages principaux d’étudier systématiquement les deux côtés, ce qui est fondamental chez le jeune, et de permettre d’authentifier le siège exact de la structure lésée grâce à sa spécificité dynamique. L’IRM a l’avantage d’effectuer une étude globale et en particulier de visualiser le spongieux de l’os. Vu l’importante différence de prix et de disponibilité, il est logique de débuter les investigations par l’échographie (ou le couple radio/écho en périphérie) pour réserver l’IRM “première” aux pathologies du rachis et aux examens de seconde intention. Pour les études statiques du rachis, une nouvelle technique doit être impérativement utilisée : l’EOS. Le suivi des déviations par les clichés statiques grand format est très irradiant ; ces clichés doivent être souvent répétés en particulier durant la période pubertaire pendant laquelle les déviations se majorent ce qui justifie l’utilisation de cette nouvelle technique encore peu répandue qui divise l’irradiation par 10 au minimum !! Elle permet de plus d’analyser la déviation dans le plan axial ce qui capital pour l’évaluation des conséquences de ces anomalies statiques et l’orientation du traitement. Sur le plan des pathologies, les cartilages de croissance et surtout ceux des noyaux apophysaires sont très sollicités chez le jeune sportif et la mise en évidence d’une pathologie àleur niveau n’est pas aisée. En fonction du sport pratiqué, certains sites sont atteints de manière préférentielle : ainsi, un jeune footballeur de 13 ans qui se plaint du creux inguinal a neuf “chances” sur dix d’avoir une lésion du noyau de l’épine iliaque antéro-inférieure : arrachement en cas de lésion à début brutal (Fig. 1) et une apophysose en cas d’atteinte chronique (Fig. 2). En cas d’entorse, les ruptures ligamentaires existent, mais il existe surtout des décollements aux zones d’insertion (Fig. 3). De même, les os sont plus “plastiques” et génèrent des décollements périostés (Fig. 4). De plus, on n’oubliera jamais qu’il n’y a pas que les pathologies sportives. Ainsi un hématome qui ne se modifie pas à 8 jours d’intervalle a toutes les chances d’être une tumeur ayant généré un saignement !! La prise en charge du jeune sportif doit donc être orientée en fonction des sites de croissance, utiliser les techniques les moins irradiantes et ne pas occulter une autre pathologie sous-jacente. Figure 1 – Après un shoot, cet adolescent présente un arrachement du noyau apophysaire de l’épine iliaque antéro-inférieure. Figure 2 – Apophysose d’insertion chez un joueur de football présentant une douleur chronique du creux inguinal. Figure 3 – Décollement sans rupture de l’insertion malléolaire du ligament talofibulaireantérieur. Figure 4 – Décollement périosté accompagnant une petite fissuration jouxtant le cartilage de conjugaison.La notion d’irradiation
Les techniques à privilégier
L’échographie
L’IRM
L’EOS
Une prise en charge orientée
En fonction du sport pratiqué
Il n’y a pas que les pathologies sportives