Utilisation d’un dynamomètre
Intérêt dans le suivi des sportifs et patients
L’utilisation d’un dynamomètre isocinétique dans le cadre de l’évaluation musculaire présente un intérêt dans le suivi d’un sportif et dans le suivi de nos patients. Elle permet d’obtenir des données intéressantes en termes de capacité, de qualité et de récupération musculaires. Elle permet une expertise en termes de déficit et juge de la qualité de la participation du patient à l’évaluation.
Analyse des données
L’analyse des données doit être rigoureuse et réfléchie. Le monde médical a vécu pendant très longtemps sur des croyances. Aujourd’hui, dans notre recherche de « la médecine par les preuves », nous nous nourrissons de statistiques. La séméiologie, les constations cliniques, la réflexion sont à l’origine de notre savoir. Parfois à tort.
Les statistiques sont la porte d’entrée des revues scientifiques et les mathématiques ont supplanté, bien des fois, notre réflexion. Pas toujours avec raison, ni mesure.
Les résultats
Les publications concernant l’épaule nous laissent perplexes.
Les rotateurs latéraux d’épaule
En résumé, l’insuffisance des rotateurs latéraux d’épaule explique toute la pathologie de l’épaule. Le raccourci est saisissant. L’épaule est l’articulation la plus mobile du corps humain. Les évaluations musculaires et articulaires devraient donner place à des évaluations dans les trois plans de l’espace. Pour des raisons, dites scientifiques, de fiabilité de l’évaluation, seule l’évaluation des rotateurs est validée. Sans surprise, on retrouve chez le sportif un déficit des rotateurs externes qui sont délaissés lors de la pratique sportive.
En pathologie
En pathologie, on retrouve un peu la même donnée avec, comme toujours, la question sur la relation de cause à effet. À ce titre le travail de Ben-Yishay (27) est instructif puisqu’il nous apprend que la réalisation d’une infiltration sous-acromiale d’un produit anesthésique permet d’améliorer la force musculaire de patients présentant un conflit sous-acromial.
La découverte d’un déséquilibre musculaire en pathologie est plus vraisemblablement la conséquence que la cause du problème ou bien la résultante des phénomènes douloureux responsables d’une anomalie de courbe ou d’une diminution du pic de couple.
Place du déséquilibre musculaire
La place du déséquilibre musculaire dans l’origine des lésions de l’appareil locomoteur est très, trop présente.
Déficit de force excentrique
L’analyse de la physiopathologie de la lésion donne une large place au déficit de force excentrique dans la survenue des lésions musculaires, tendineuses et ligamentaires, lors de la pratique d’activités physiques. À ce titre, le déséquilibre entre la force excentrique de certains muscles antagonistes, muscles ischio-jambiers et de la coiffe des rotateurs, et la force musculaire concentrique du quadriceps et des muscles agonistes du lancer (abaisseurs d’épaule, rotateurs internes d’épaule et triceps brachial) peut être mis en avant.
Pathologie articulaire
Dans la pathologie articulaire, le risque lésionnel est plurifactoriel, mais le déséquilibre musculaire n’a pas sa place. La découverte d’un déficit musculaire ou d’un déséquilibre musculaire est, a priori, la conséquence de la lésion. La reprogrammation des qualités musculaires nécessaires au bon fonctionnement musculaire est indispensable. Cela passe en première intention par un travail musculaire adapté au déficit retrouvé, ce qui peut se traduire par la restauration d’un équilibre musculaire satisfaisant. La restauration de cet équilibre devant s’accompagner d’une bonne récupération musculaire. Il n’est pas certain qu’un bon équilibre musculaire accompagné d’un déficit de 50 % des agonistes et antagonistes assure un bon résultat.