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Faut-il avoir fait le Tour de France pour vivre vieux ?

Pr François Carré, Hôpital Pontchaillou, Rennes

Les effets bénéfiques sur la santé de l’activité physique modérée et régulière sont bien prouvés mais les effets d’un haut niveau d’entraînement sur l’espérance de vie sont encore débattus.

Une étude française a analysé la longévité des 786 cyclistes français (30 % en moyenne des coureurs) qui ont participé au moins une fois au Tour de France entre 1947 et 2012. En septembre 2012, 208 coureurs étaient décédés, principalement de cancers et de maladies cardiovasculaires. La mortalité des cyclistes était inférieure de 41 % par rapport à celle de la population masculine générale, sans modification au fil du temps. Pour les 109 cyclistes qui ont participé au Tour de France entre 1947 et 1951, la prolongation moyenne de l’espérance de vie était de 6,3 ans. Ces résultats confirment des études réalisées chez d’autres sportifs d’autres pays.

Contrairement au football (sclérose latérale amyotrophique) et au football américain (encéphalopathie traumatique chronique), il n’a pas été observé chez ces cyclistes de prévalence accrue de pathologie. Bien que les auteurs ne rapportent pas d’excès de mortalité chez les plus jeunes, les effets potentiels de l’utilisation de l’érythropoïétine et de l’hormone de croissance en vogue depuis 1990 n’ont pas pu être étudiés.

Au total, l’allongement de l’espérance de vie des “forçats de la route” français est rassurante quant à la tolérance des efforts intenses que ces sportifs génétiquement prédisposés s’imposent. Ce capital génétique favorable joue sûrement un rôle majeur dans cette observation qui aurait probablement été similaire s’ils n’avaient pas fait le Tour de France. Il ne faut donc pas en conclure que faire le Tour de France est indispensable pour vivre vieux.

Référence :

Marijon E, Tafflet M, Antero-Jacquemin J et al. Mortality of French participants in the Tour de France (1947-2012). Eur Heart J 2013 ; 34 : 3145-50.

2IBU02804/14-Document établi en Avril 2014

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