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Les sports d’hiver : comment éviter les blessures ?

Dr Dorothée SCHMIDT - Entretien du 28 octobre 2016

L’hiver est là et l’attrait des pistes enneigées se fait sentir. Mais avant de se lancer, il faut bien se préparer. La pratique des sports d’hiver n’est pas sans risque : chutes, collisions… qui peuvent conduire à des traumatismes et des lésions sévères. Le point avec le Dr Dorothée Schmidt, médecin du sport à Briançon.

Pourquoi les sports d’hiver sont-ils à risque ?
Les blessures sont plutôt consécutives aux chutes, plus fréquentes et plus traumatogènes en cas de préparation physique insuffisante.
Parallèlement, le matériel a beaucoup évolué ces dernières années. Il semble plus simple de skier ou de surfer, on va plus vite. Pourtant, ce sont des sports impliquant de nombreuses contraintes, exigeant une bonne maîtrise et une bonne condition physique.

Toutes les pratiques ont-elles le même niveau de risque de blessures ?
D’une manière générale, il y a moins de blessures dans la pratique du ski de fond. D’une part, ce sport implique une cinétique moins importante que le ski de piste ou le surf. D’autre part, il est généralement pratiqué par des personnes plus expérimentées, souvent des locaux, avec une meilleure condition physique.
Par ailleurs, les blessures ne vont pas être les mêmes en ski ou en surf, les postures et appuis étant différents. Le skieur risque plus de blessures au niveau des genoux alors que le surfeur est plus à risque de fractures au niveau des poignets.

Comment éviter les chutes et blessures ?
En amont, il faut avoir un entraînement musculaire et articulaire toute l’année (notamment dans les 2 mois qui précèdent). Le ski est un sport intense. Il faut également bien se nourrir et bien s’hydrater pour éviter les faiblesses qui pourraient entraîner des chutes.
Le jour J, il s’agit de s’échauffer et de démarrer la journée tranquillement. Tout au long de l’activité, il convient de bien maîtriser sa vitesse pour éviter les chutes, mais aussi les collisions avec les autres skieurs. Par ailleurs, il est essentiel d’adapter sa pratique à son niveau, de savoir s’écouter et d’arrêter l’activité en cas de fatigue.

Un bon équipement peut-il permettre de limiter les risques ?
Plus qu’un bon matériel, un bon réglage est essentiel. Il existe d’ailleurs des normes pour le réglage des skis : il s’agit de déchausser facilement, mais pas trop. De plus, la taille des skis doit être adaptée au niveau du skieur. On conseillera par exemple des skis plus petits et donc plus maniables pour les débutants. De bonnes chaussures sont également importantes. Le matériel doit être adapté au style de glisse et au type de neige (piste, slalom, hors-piste/poudreuse…).

Existe-t-il des équipements de protection spécifiques ?
Le port du casque est indispensable chez les enfants et adolescents, mais également conseillé chez les adultes. Les surfeurs peuvent par ailleurs se munir de protège-poignet. Pour les skieurs, certains conseillent de ne pas utiliser les dragonnes des bâtons, en particulier en situation de hors-piste, pour éviter les entorses des pouces et les accidents d’instabilité d’épaule.
Il faut penser à se protéger du froid, mais aussi du soleil : crème solaire haute protection et lunettes de soleil sont de rigueur (notamment chez les enfants).

Après quelques jours, les risques diminuent-ils ?
Ce n’est pas si simple… En effet, au-delà de la fatigue, des courbatures peuvent apparaitre, en particulier chez les personnes qui pratiquent peu, voire pas de sport durant le reste de l’année. Elles interviennent généralement entre 12 et 48 heures après le début de l’activité et peuvent persister plusieurs jours. Elles concernent les muscles quadriceps en particulier, les cuisses étant très sollicitées lors de la pratique du ski. Ces douleurs musculaires sont associées à une limitation des amplitudes articulaires, à une baisse de force musculaire et à un déficit de proprioception et donc d’équilibre. Les chutes peuvent alors se multiplier, augmentant notamment le risque de rupture du ligament croisé antérieur du genou.

Les blessures les plus fréquentes.

Entorse du genou, simple (lésion du ligament latéral interne) ou grave (rupture du ligament croisé antérieur)

Fracture du poignet, en particulier chez le surfeur (surtout enfant et adolescent)

• Déchirure musculaire, en particulier au niveau du mollet (muscle jumeau interne)

• Entorse du pouce avec rupture du ligament latéral interne

• Traumatisme crânien

• Lésion de l’épaule : fracture, luxation, rupture des tendons de la coiffe des rotateurs

• Contusion osseuse isolée (par simple choc) ou associée à une entorse

• Possible entorse de cheville non classique, par torsion, avec lésion de la péronéo-tibiale inférieure

Certaines de ces blessures requièrent une intervention des secours sur piste. Dans tous les cas, il est préférable de consulter rapidement un médecin de montagne et/ou un médecin du sport, afin d’éviter une aggravation de la lésion ou une consolidation retardée et de ne pas négliger une lésion nécessitant une intervention chirurgicale sans délai.

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