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Nouvelles activités physiques : point de vue du traumatologue

Dr Jacques Parier, traumatologue – Congrès Médecine et Tennis 23/05/2015

Les nouvelles activités physiques sont légion. Pour comprendre les pathologies qu’elles peuvent susciter, un tour d’horizon est indispensable.

Les différents types d’activités

Entretien physique classique

Certaines ont pour but essentiel un entretien physique classique qui s’apparente à notre bonne vieille gymnastique, c’est le cas du Pilates. C’est un programme destiné à rééquilibrer les muscles du corps, en se concentrant sur les muscles principaux qui interviennent dans l’équilibre, et le maintien de la colonne vertébrale. Par des exercices, on essaie de renforcer les muscles trop faibles et de décontracter les muscles trop tendus, en tenant compte du rythme de la respiration lors de l’exécution des mouvements, du bon alignement de la colonne ainsi que du maintien d’une bonne posture générale.
Le Tai chi chuan, discipline taoïste très ancienne, est un mélange de philosophie et de techniques physiques mêlées au travail du souffle.
L’aquabike est littéralement la pratique du vélo dans l’eau…

Entretien physique classique et ludique

D’autres activités, dont le but est identique, ont une vocation beaucoup plus ludique, voire tendance. Actuellement, la Zumba programme d’entraînement physique, combine des éléments d’aérobic et de la danse jazz, salsa, danse du ventre… Il semble que plus de 12 millions de personnes participent chaque semaine à un cours de Zumba, proposé dans environ 110 000 salles, réparties dans 125 pays !

Entretien cardiovasculaire et musculaire

D’autres activités ont une vocation cardiovasculaire, musculaire ou les deux, mais avec une intensité qui peut être nettement plus importante.
• Le RPM (raw power in motion) est un cours de vélo en salle.
• Le Body Pump est un cours qui apprend à faire les bons mouvements de musculation. Durant ce cours, l’enchainement d’exercices complets et poly-articulaires est préconisé, muni d’une barre avec des poids.
• Le CrossFit est un programme de préparation physique et d’entraînement musculaire qui repose sur un enchaînement de mouvements fonctionnels variés, de forte intensité, et issus de différentes disciplines sportives telles que la gymnastique, le fitness, l’haltérophilie, l’athlétisme…

Sports « extrêmes »

Nous avons vu se développer des sports « extrêmes ». Des épreuves imposées sont impressionnantes. Le Grand Raid de la Réunion, surnommé La Diagonale des Fous, équivaut à huit marathons, environ 140 km et cinq crêtes avoisinant les 2 000 m d’altitude. Environ 2 000 concurrents prennent le départ, 75 % d’entre eux passent la ligne d’arrivée. Le premier met environ 20 heures (temps maximum autorisé : 63 h), avec plus de 8 700 m de dénivelé positif.

L’Iron man d’Hawaii.

3,8 km de natation, 42 km de course à pied et 180 km à vélo… C’est ce que sont capables de réaliser certains triathlètes, amateurs de longues distances. Le recordman d’Hawaii a mis 8 h 04 pour boucler le parcours. Les derniers franchissent en général la ligne d’arrivée après 17 h de course.

« Anciens sports »

Il ne faudrait pas oublier les « anciens sports » dont les techniques ont largement évolué. Si l’on s’intéresse au tennis par exemple, on constate que le coup droit jadis frappé de profil est désormais frappé de face, le rôle de la main dominée en revers est devenu essentiel…

L’avis du traumatologue

Si ces nouvelles activités physiques et sportives sont favorables car elles drainent toute une population nouvelle, elles ont malheureusement parfois un retentissement néfaste sur l’appareil locomoteur. Lorsque le médecin est amené a constaté une blessure, le raisonnement est toujours le même : quel diagnostic, bien sûr, mais aussi quelle étiologie ?

Le surmenage

Le surmenage est sûrement une cause essentielle de blessure. La course à pied est un bon exemple. Pour participer à des courses de longue, très longue durée, il faut des entraînements répétés et prolongés. On voit de plus en plus de fractures de fatigue de localisations variées, de tendinites. Les salles de sport, devenues très attractives, attirent les sportifs cinq à six fois par semaine. On peut même déboucher sur une véritable bigorexie. Les jeunes s’entraînent de plus en plus 12 à 15 h par semaine, et ce, chez les meilleurs tennismen, dès 12 ans. Et l’on voit fleurir les pathologies de croissance.

L’inadéquation

L’adéquation entre l’activité proposée et le profil du « patient » est un point essentielle. Le sujet porteur d’une coxarthrose ou d’une gonarthrose n’est sans doute pas le candidat idéal pour pratiquer un cours comprenant course et sauts. L’arthrose fémoro-patellaire contre-indique les fentes et les squats. Le renforcement musculaire des épaules du sexagénaire doit être évité et remplacé par des exercices fonctionnels sans charges. Les assouplissements sont trop souvent négligés.

Le matériel

Le matériel reste une cause majeure de blessure malgré ou à cause du choix des produits disponibles. Les chaussures se sont énormément perfectionnées mais leur juste utilisation n’est pas toujours respectée. Il existe aujourd’hui des chaussures ultra légères de course à pied, minimalistes, réservées à la compétition mais parfois utilisées pour l’entraînement avec pathologies à la clé. Le réglage du vélo lors d’un cours doit être précis et l’on conçoit qu’entre une femme de 50 kg et 1 m 60 et un homme de 1,85 m et 85 kg, il faille adapter les caractéristiques du vélo.

La technique

La technique est une autre clé de prévention des pathologies lors des activités physiques qu’elles soient nouvelles ou reconnues. Lors des séances de musculation le positionnement des bras est essentiel pour effectuer des dips sous peine de « sanctions » immédiates. Les squats complets sont souvent mal tolérés, il faut apprendre à se relever correctement de « la chaise ». Au tennis, le coup droit de face est agressif pour la hanche.

La décompensation

La décompensation est un risque majeur lors du choix d’une nouvelle discipline physique. Même si, avec un peu d’expérience, on acquiert la connaissance de ses points faibles, il n’est pas toujours facile de se projeter sur le terrain. La Zumba step ou le strala yoga (mélange de deux disciplines : yoga et danse) mettent à rude épreuve des rotules limites. Avec le Booty chic (cours de fitness et d’assouplissement principalement concentrés sur les hanches), qui alterne postures de hanches et mouvements du bassin, attention au dos, surtout en cas d’antécédents de crises de sciatique. Une coxarthrose débutante risque l’acutisation si l’on adopte le football en salle de manière intensive.

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