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Prise en charge des ostéochondrites apophysaires

La maladie d’Osgood-Schlatter

C’est une ostéochondrite apophysaire de la tubérosité tibiale antérieure. Elle survient habituellement à l’adolescence, ce qui correspond à la phase de maturation apophysaire de la tubérosité tibiale antérieure. La tubérosité tibiale antérieure est cartilagineuse de 0 à 11 ans (Fig. 1A), puis passe par différentes phases successives de maturation avant d’être osseuse, en général après 18 ans.

Figure 1 – A : aspect radiologique cartilagineux de la tubérosité tibiale antérieure chez un enfant de 2 ans ; B : Osgood-Schlatter débutant chez un enfant de 14 ans, avec tubérosité tibiale en cours d’ossification ; C : évolution radiologique vers une calcification intra-tendineuse à l’âge de 15 ans ; D : aspect IRM coupe sagittale.

Cliniquement, il existe une douleur élective à la palpation de la tubérosité tibiale, qui peut être rendue proéminente par des signes inflammatoires locaux. Il faut rechercher une raideur associée des muscles ischio-jambiers et du muscle droit fémoral (quadriceps). Des radiographies ne sont pas indispensables si le tableau clinique est typique. Elles sont souvent normales (Fig. 1B). Le traitement est symptomatique associant un repos sportif transitoire, une orthèse plantaire à visée amortissante et des exercices d’étirement. L’évolution se fait toujours vers la guérison avec la maturation progressive de la tubérosité tibiale qui finit par s’ossifier. La chirurgie peut être utile en cas d’évolution vers un séquestre osseux intra-tendineux (Fig. 1C) (6).
La maladie d’Osgood- Schlatter siégeant à la jonction tendon-tubérosité, elle ne semble pas être un facteur favorisant d’arrachement de la tubérosité tibiale antérieure.

La maladie de Sinding-Larsen

C’est une ostéochondrite de la pointe de la patella (rotule). Son âge de découverte est identique à celui de la maladie d’Osgood- Schlatter. Les douleurs sont rythmées par les activités sportives. Elles sont localisées à la pointe de la patella. Le bilan radiographique est parfois d’interprétation difficile, avec une ossification inhabituelle du noyau secondaire pouvant être confondue avec un séquestre intra-tendineux. Le traitement est identique à celui de la maladie d’Osgood-Schlatter. Il est symptomatique en première intention.

Si la douleur est brutale ou très intense après l’impulsion ou la réception d’un saut, il faut évoquer la rupture du tendon rotulien. Le diagnostic est clinique avec une extension active impossible du genou. La prise en charge est chirurgicale en urgence.

La maladie de Sever

C’est une ostéochondrite du calcanéus. Elle est provoquée par des tractions répétées et transitoirement disproportionnées du tendon d’Achille au niveau du noyau d’ossification secondaire du calcanéus. Elle touche habituellement le garçon entre 8 et 12 ans. Les douleurs sont typiquement bilatérales et symétriques. Les examens complémentaires se discutent en cas d’unilatéralité. Le traitement est toujours symptomatique, associant repos sportif transitoire, orthèses plantaires à visée amortissante et étirements.

L’ostéochondrite des plateaux vertébraux

Les tractions répétées sur les structures de croissance des plateaux vertébraux (principalement en périphérie de ceux-ci) peuvent être responsables d’une hypertrophie, voire d’une fragmentation de la partie chondrale de l’annulus (« ring » apophysaire), particulièrement dans le secteur lombaire. Ces lésions inflammatoires des plateaux peuvent être responsables de lombalgies prédominant à l’effort et lors des mouvements de flexion et extension du rachis. Dans certains cas, l’hypertrophie de l’annulus postérieur peut être responsable d’un réel conflit disco-radiculaire avec une symptomatologie équivalente aux hernies discales de l’adulte. Le tableau est bruyant avec des douleurs et une raideur rachidienne, un signe de la sonnette et un signe de Lasègue. En cas d’association avec une étroitesse canalaire constitutionnelle, le tableau peut aller jusqu’à la lombosciatique déficitaire. Dans ce cas, le traitement chirurgical est souvent nécessaire, car les possibilités de régression spontanée du bourrelet apophysaire inflammatoire et souvent calcifié sont très limitées (Fig. 2).

Figure 2 – Ostéochondrite de la partie postérieure du plateau sacré chez un jeune garçon de 12 ans, sportif de haut niveau. La lésion inflammatoire discale est responsable d’une lombosciatique bilatérale S1 avec raideur rachidienne. A : radiographie préopératoire de profil ; B : IRM préopératoire sagittale montrant le débord annulaire ; C : radiographie postopératoire de profil 6 mois après discectomie et arthrodèse lombosacrée par voie postérieure.

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