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La fibrillation atriale est-elle une contre-indication à la pratique sportive ?

Dr Stéphane Doutreleau - Unité Sports et Pathologies, CHU Grenoble-Alpes

La fibrillation atriale est le trouble du rythme le plus fréquent à la fois chez le sportif, mais aussi dans la population générale. Elle ne fait pas partie du cœur d’athlète proprement dit, mais la pratique régulière des sports d’endurance peut favoriser sa survenue après de nombreuses années d’entraînement (1, 2).

Consultation cardiologique

La découverte d’une fibrillation auriculaire doit évidemment amener à une consultation cardiologique si le trouble du rythme n’était pas connu, le but étant si possible un retour en rythme sinusal, la recherche d’une cardiopathie sous-jacente et d’un éventuel facteur déclenchant. Évidemment, si une cardiopathie est mise en évidence, des restrictions à la pratique sportive peuvent en découler, indépendamment de la fibrillation atriale (FA).

Des performances maximales diminuées

La présence d’une FA permanente ne contre-indique toutefois pas la pratique des activités sportives, mais les performances maximales à l’exercice sont diminuées, d’autant plus que le sujet est âgé et dépendant de la contribution auriculaire au remplissage ventriculaire. Le contrôle de la fréquence cardiaque (Fc) à l’exercice est lui aussi plus aléatoire et n’est plus obligatoirement un bon reflet de l’intensité de l’exercice (Fig. 1).

Figure 1 – Exemple de l’évolution de la fréquence cardiaque (en haut en rouge) chez une femme de 68 ans présentant une fibrillation atriale permanente, sans cardiopathie connue.

De ce fait, la pratique de l’activité physique ou du sport peut être jugée plus pénible.

Contrôle de la fréquence cardiaque

Le contrôle de la Fc chez un sportif en FA permanente est optionnel, selon le niveau de Fc de repos et d’exercice. Celui-ci peut être obtenu par des traitements anti-arythmiques, mais ces molécules ont des effets secondaires, en particulier un éventuel effet pro-arythmique. Dans l’optique d’un meilleur contrôle de la Fc à l’exercice, les bêtabloquants semblent être les plus efficaces. L’anticoagulation peut elle aussi amener à des précautions à la pratique sportive.

Conclusion

La FA est un symptôme derrière lequel il faut savoir rechercher une cause. La pratique sportive, y compris compétitive, n’est pas contre-indiquée, mais des aménagements ou des précautions peuvent être utiles.

Bibliographie

  1. Flannery MD, Kalman JM, Sanders P, La Gerche A. State of the Art Review: Atrial Fibrillation in Athletes. Heart Lung Circ 2017 ; 26 : 983-9.
  2. Cervellin G, Sanchis-Gomar F, Filice I, Lippi G. Paroxysmal atrial fibrillation in young and middleaged athletes (PAFIYAMA) syndrome in the real world: a paradigmatic case report. Cardiovasc Diagn Ther 2018 ; 8 : 176-9.
  3. Zipes DP, Link MS, Ackerman MJ et al., Eligibility and disqualification recommendations for competitive athletes with cardiovascular abnormalities: task force 9: arrhythmias and conduction defects: a scientific statement from the American Heart Association and American College of Cardiology. Circulation 2015 ; 132 : e315-25.

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